Parmi les pastels représentant des scènes de maisons closes, on trouve au milieu du pastel n° 9 un personnage représenté de profil. Le profil bien caractéristique de ce personnage masculin est marqué par un nez proéminent.
La même personne (plutôt âgée) figure dans une autre œuvre de Larionov qui semble appartenir à la même thématique de maisons closes. L’œuvre en question1 est conservée au musée régional de Serpoukhovo (région de Moscou)2 . La provenance des œuvres de Larionov et Gontcharova qui se trouvent dans cette collection publique est bien documentée ; son origine est fort semblable à celle indiquée ici pour l’ensemble des œuvres de l’exposition de 1987.
La série des scènes de maisons closes a été reçue comme l’ensemble des œuvres présentées à Francfort, avec enthousiasme. Elle a été critiquée en avril 1988 par les rares historiens d’art qui se sont exprimés à Genève comme « peu vraisemblable » (Ne craignant pas le ridicule d’autres ont suggéré qu’il s’agirait d’œuvres de Ivan Larionov, le frère de Mikhail, personnage dont on connait moins qu’une dizaine d’œuvres d’une qualité nettement inférieure, si non incomparable à celle de Mikhail Larionov…).
La thématique des « maisons closes » est commentée par Kovalëv dans son livre publié à titre posthume en 2005 (page 21). Cet auteur rappelle que les sujets de ces scènes de « débauche » avait, dès 1902, attiré sur Larionov la foudre de ses professeurs qui avaient critiqué de pareilles scènes pour leur « contenu indécent », « trop libertin ». Les personnages représentés sur les pastels de la série des « maisons closes » figurent sur d’autres œuvres de Larionov, tel un tableau de la succession de l’artiste, et qui aujourd’hui fait partie de la collection de la Galerie Trétiakov3. En Europe Centrale et de là en Russie, la thématique des maisons closes connut au cours des années 1908-1912 une vogue tout à fait particulière, ce en raison de la diffusion parmi les artistes et les collectionneurs de certaines séries de films érotiques qui circulèrent librement à cette époque, ce jusqu’à leur interdiction en 1912. Il est donc possible que Larionov s’en est directement inspiré, sans pour autant être un visiteur assidu de ce type d’établissements…